Préambule :
Mercredi soir, après avoir couru pour aller à la station de métro, dans le métro et sur le quai de la gare de l'Est, je suis monté dans le TGV 5 minutes avant qu'il se parte. Une fois dedans, ma préoccupation a été de trouver ma place, de m'y installer et de me poser. Je n'ai donc pas vu qui était installé dans les sièges avoisinants. Mais derrière moi, il y avait un type qui a téléphoné à plusieurs reprises ... et ça, ça m'agace ! Je n'ai pas écouté ce qu'il disait mais je l'ai entendu parler d'une relecture d'un article à paraître, il a même téléphoné en anglais. J'en ai déduis que j'avais affaire à un chef d'entreprise ou un chef de quelque chose. Arrivant à Strasbourg, le bonhomme rassemble ses affaires, sort sa pipe qui empeste les sièges avoisinants. Trop c'est trop ! Je me lève, enfile mon manteau, me tourne pour me diriger vers la sortie. Là, je toise le type qui a déjà la pipe à la bouche et lui lance un de mes regards les plus noirs. Nos regards se croisent, je le laisse passer , il me remercie et je pense alors à refermer ma bouche qui a du s'ouvrir d'étonnement : c'était José Bové. Crotte, moi qui je l'aime bien José Bové ... d'habitude.
40 ans après, un nouveau combat pour le Larzac.
Ce couillon de Borloo, alors ministre de l'écologie et champion déclaré des énergies renouvelables, a signé 3 arrêtés autorisant début mars 2010 la recherche d'hydrocarbures sur un secteur de près de 10 000 km2 du sud de la France : une banane qui part de Privas, descend jusqu'à pratiquement Montpellier et remonte sur le Larzac, juste en dessous de Mendes mais évite les Cévennes. Les trois bénéficiaires des permis d'exploitations sont Total sur le secteur de Montélimar, et Schuepbach Energy LLC pour ceux de Nant et Villeneuve -de-Berg.
Et que vont ils chercher ? Du gaz de schiste, une ressource coincée dans nos sous-sols français estimée à 60 voire 100 milliards de barils (= la réserve actuelle du Koweit). Youpi ! du gaz pour 120 ans !
La récupération de cette énergie, on y avait déjà songé il y a bien longtemps mais sa capture avait semblé bien compliquée et onéreuse ... parce que ce gaz est disséminé dans des argiles très compactes. Donc pour le récupérer il faut forer verticalement (environ 1 puits tous les 200 m) puis pénétrer horizontalement les schistes dans lesquels on envoie à forte pression des millions de litres d'eau et de sable pour ouvrir la roche d'où on va extraire le gaz. Ca s'appelle la fracturation hydraulique.
Les états unis se sont lancés dans cette technique depuis 10 ans transformant le paysage en gruyère, taupinières et encombré de routes pour que les camions puissent apporter l'eau et emporter le gaz. Le résultat est effrayant tant sur le paysage que sur le sous-sol, car les tuyaux qui traversent les terres arables et les nappes phréatiques fuient et polluent. En Pennsylvanie, la ville de Pittsburgh vient de prendre un arrêté anti-gaz de schiste. L'état de New York s'est également prononcé pour un moratoire arrêtant tout type d'exploitation. A voir le documentaire de Josh Fox intitulé Gasland que l'on trouve sur dailymotion en 7 parties.
Une pétition est lancée par José Bové pour demandé un gel immédiat des prospections et la suspension des permis de recherche sur l'ensemble du territoire français . Pour la signer il suffit d'aller là : http://www.petitions24.net/gaz_de_schiste__non_merci
Sources principales : Le Monde magazine du 22 janvier + nenette