Y a des jours où on se dit qu'il n'y a pas de hasard, que ce que l'on vit est écrit .
Il y a 8 jours, un ami Belfortain téléphone et demande l'hospitalité pour la nuit du 20 mars. Distraite ou encore sous le plaisir de l'entendre, nous ne nous sommes plus vu depuis 4 ans, je
n'entends pas tous les détails de ce qu'il ne dit. Je retiens qu'il soutient enfin un truc à la fac le 21 mars et qu'il souhaite arriver la veille pour ne pas subir le double stress du
déplacement et de la soutenance.
Arrive le 20 mars avec un François un peu stressé. On parle de chose et d'autres (les familles et les amis occupent le gros de la discussion) et je finis par comprendre qu'il soutient le 21 mars
une thèse en psycho sur laquelle il bosse depuis 10 ans. La soutenance est publique et il me confirme que je peux y assister si cela m'interresse d'autant plus que quelques autres amis y
assisteront, pour certains plus vus depuis 10 ans. Je ne promets rien sauf de voir si je peux me dégager une heure ou deux pour assister à cet exercice qui m'est inconnu.
14h10 arrive le jury qui prend connaissance de la disposition des lieux. Les 4 membres décident de s'installer sur les gradins, face au thésard qui attaque sa présentation powerpoint sur le sujet
"Deuil et adoption".
40 minutes plus tard, les membres du jury reprennent leur place face à un François seul pour un exercice de critique, d'approfondissement et de questionnement. La présidente du jury invite chaque
membre à prendre la parole à tour de rôle. Et la première à commencer est la directrice de thèse qui pointe des faiblesses et des points forts. Les interventions sont fort pertinentes et ouvrent
des questions aussi interressantes les unes que les autres. Je m'avise alors que la présidente du jury a une tête qui ne m'est pas inconnue, une impression bizzare de déjà vu, d'avoir vécu un
truc avec elle .... j'interroge mon voisin qui consulte son appareil photo (il a pris en photo le panneau d'affiche sur lequel était inscrit la composition du jury) et me donne son identité .
Retour en arrière de 30 ans , cette nana est une amie de lycée que j'ai perdu de vue après le bac. A partir de là, je perd aussi un peu le fil.
17h00. Chacun s'est exprimé, François a justifié ... on est fatigué pour lui. Le jury se retire pour délibérer. Débriefing du thésard avec ses proches dont une de ses filles. Lorsque les membres
du jury reviennent, ils arborent un franc sourire et demandent à l'assistance de se lever. La présidente annonce au thésard qu'il est désormais docteur en psychologie. Ce qui est salué par une
save d'applaudissements .
Pour faire bref, je me rapproche de la présidente, Anne, qui m'a également reconnu dans l'assistance et me rappelle dans l'ordre :
- le nom de mon petit ami en terminale (!) et m'indique qu'elle l'a croisé il y a 3 semaines de cela à Strasbourg.
- ma passion pour la ville de Selestat
- ma passion pour le dessin.
J'hésite à mettre la photo de classe de terminale qui a dérangé mes garçons parce que leur mère tient la main
d'une amie de classe qui n'est autre qu'Anne ! (comme j'assume moyen ... surtout le look du début des années 80, t'as qu'à cliquer sur la phase terminale pour voir cette photo)
Là où je m'interroge sur la notion de hasard, c'est qu'avec Lou, nous sommes en train de nous reposer la question de la prise en charge de ses problèmes de dys. Ce matin encore, j'ai recherché
vers qui me tourner pour poser un diagnostique ou / et lui apporter une aide personnalisée. Or Anne est peut être une nouvelle porte d'entrée que nous n'avions encore pas exploré pour
cela.
Ce soir, j'ai, selon qui j'ai rencontré aujourd'hui, entre 10 et 30 ans de moins.